Portrait de Diana Gabriela Castillo, entre art engagé et transmission
27/08/2025
Originaire du Mexique, Diana Gabriela Castillo a choisi l’Université de Lille pour approfondir sa passion pour l’art contemporain. Diplômée en 2024 d’un Master Arts – Parcours Exposition-Production des œuvres d’art contemporain de la Faculté des Humanités, elle conjugue aujourd’hui enseignement, médiation culturelle et projets artistiques indépendants au Mexique.
Entre art, pédagogie et engagement culturel
Aujourd’hui, Diana enseigne à temps partiel l’histoire de l’art à l’Universidad de las Américas Puebla (UDLAP), tout en développant une activité indépendante comme conférencière et formatrice spécialisée en histoire de l’art contemporain, arts visuels, médiation culturelle et art-éducation. Elle fait également partie du comité organisateur du Encuentro de Desarrollo de Públicos para las Artes, une initiative portée par des gestionnaires culturels et artistes de Puebla.
Parallèlement, elle a récemment collaboré avec l’association ConArte México A.C., engagée dans l’éducation artistique en contextes de vulnérabilité sociale, où elle a contribué à la structuration de la collecte de fonds.
Son parcours se situe à la croisée de l’histoire de l’art, de la médiation culturelle et de l’enseignement, avec une vision forte : faire de l’art un outil de transformation sociale.
Une aventure académique en France
Durant sa licence en Histoire de l’art au Mexique, Diana goûte à l’aventure internationale en effectuant un échange en Norvège, grâce au programme Erasmus+. L’expérience lui plaît tellement qu’elle décide alors de faire son master à l’international. Son choix se porte sur l’Université de Lille, qui propose un programme en adéquation avec ses aspirations : un master axé sur l’art contemporain, sa production et les formes de médiation auprès de différents publics. L’ouverture internationale de l’université, l’accompagnement de la Maison Internationale et le label Bienvenue en France l’ont d’ailleurs confortée dans l’idée que Lille offrait le cadre idéal pour concrétiser son projet, tant par la qualité de son enseignement que par ses dispositifs d’accueil.
En 2022, Diana rejoint donc l’Université de Lille pour intégrer le master Exposition-Production des œuvres d’art contemporain. Elle y renforce ses compétences curatoriales et théoriques, tout en participant activement à des projets de médiation et d’exposition.
Son passage au Fresnoy – Studio national des arts contemporains comme médiatrice culturelle a marqué un tournant : « J’ai pu animer des visites guidées en français et en anglais, et mettre en pratique mes savoirs dans une institution internationale de référence. »
Elle co-organise également deux expositions à La Galerie Commune de Tourcoing.
Ces expériences diverses ont nourri une réflexion critique sur les formes de médiation, la relation entre art et publics, ainsi que sur les modalités de production d’expositions collaboratives.
Une formation déterminante
Au cours de sa formation à Lille, Diana a appris à concevoir et coordonner toutes les étapes d’un projet d’exposition (le rôle du commissariat, la scénographie, la régie et la procédure de montage et transport des œuvres), à développer des stratégies de valorisation et à budgétiser et lever des fonds pour des projets artistiques, méthodes de recherche en arts pour rédiger des textes critiques...
Deux enseignantes l’ont particulièrement marquée : Amanda Crabtree, qui lui a transmis une vision engagée des arts dans la société : un apprentissage ancré dans des réalités concrètes. Elle se souvient par exemple de la « visite marquante de la Cité des Électriciens ». L’enseignement de Nathalie Delbard lui a, quant à lui, ouvert de nouvelles perspectives en explorant les liens entre art, droit et liberté d’expression.
Ces apprentissages, combinés à ses expériences professionnelles, lui ont permis de bâtir une pratique qui allie recherche, pédagogie critique et médiation artistique.
De son master, elle retient que le programme a pleinement répondu à ses attentes : au-delà de la qualité et de la rigueur des enseignements, il lui a permis de mettre concrètement en pratique ses connaissances et d’enrichir son parcours grâce à des échanges privilégiés avec des professionnel·le·s du monde de l’art contemporain. Elle a ainsi pu consolider ses connaissances en art contemporain tout en développant des compétences pratiques liées à la conception, la production et la médiation de projets artistiques. Le programme lui a offert un espace d’expérimentation intellectuelle et professionnelle, dans lequel elle a pu approfondir des thématiques qui croisent art, société et pédagogies critiques.
Lille, terre de découvertes et de rencontres
« Faire un master en France a représenté un véritable défi, mais aussi une expérience extrêmement enrichissante. » Malgré un début marqué par une période d’adaptation – nouveau système éducatif, immersion totale dans la langue française, peu d’étudiants internationaux dans sa promo…- son intégration à Lille a été facilitée par la richesse de l’offre culturelle et événementielle de l’Université de Lille, notamment grâce à la Maison Internationale et ses Welcome Days ainsi qu’à l’association Ulysse. Cela lui a permis de voyager en Europe, de participer à des événements conviviaux tels que la dégustation de fromages et de rencontrer des personnes venant d’horizons différents.
Elle garde un souvenir fort de ses visites au Palais des Beaux-Arts de Lille, au musée La Piscine de Roubaix, ou encore de son expérience au Fresnoy, où elle a découvert la diversité des pratiques artistiques contemporaines.
Si elle devait résumer Lille en 3 mots ? Opportunités – Culture – Amitié.
Un avenir entre enseignement et art engagé
Avec l’obtention de son diplôme, Diana perçoit davantage d'opportunités professionnelles s’offrant à elle, à son retour au Mexique. Elle mène aujourd’hui une double carrière : celle d’enseignante en histoire de l’art et de porteuse de projets indépendants tels que des ateliers, formations et conférences autour de thématiques diverses (représentation des femmes dans les arts, les liens entre art et pédagogie, ou encore les enjeux de la médiation artistique).
Elle prépare également un projet d’art socialement engagé qu’elle souhaite développer dans les prochaines années.
Son conseil aux futurs étudiants internationaux
« Soyez patients avec votre processus d’adaptation. » Cela nécessite du temps ! Un sentiment initial de déconnexion est fréquent, mais la recherche active d’espaces d’échange facilite l’intégration. Par ailleurs, l’amélioration du niveau de français, même si le programme est en anglais, demeure essentielle : de nombreuses opportunités sociales et professionnelles reposent sur la maîtrise de la langue.
Avec son regard critique, sa créativité et son engagement, Diana Gabriela Castillo illustre la force transformatrice de l’art et fait rayonner l’Université de Lille bien au-delà des frontières françaises.

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