Bihter Ayyıldız : une passion pour l’art, la culture et le storytelling 

Entre cultures, art et engagement intellectuel, Bihter Ayyıldız a su dessiner son propre chemin. Originaire de Turquie, elle a posé ses valises à Lille en 1998 pour y étudier la littérature comparée avant de se rediriger vers sa véritable passion : l’Histoire de l’art — un choix de cœur, un peu imprévu, mais qui a tout changé.

Aujourd’hui, elle garde encore des souvenirs impérissables de sa mobilité à Lille, qui l’a tant marquée, et se fait une joie d’être une Alumni-Ambassadrice du Club ULIAN-Turquie.

Vivre en France : un rêve devenu réalité

Bihter a toujours eu deux grands rêves : celui de devenir professeure de français et celui d’étudier en France… C’est ainsi que sur les conseils de l’Institut Français d’Istanbul, elle décide de faire ses études à l’Université de Lille. Après un premier semestre en littérature comparée, elle bifurque vers l’Histoire de l’art sur les conseils avisés d’une amie : « la meilleure décision de [sa] vie ». 

Cette décision deviendra le socle de son identité professionnelle et personnelle. Lille, qu’elle a découverte presque par hasard, deviendra alors sa « deuxième maison ». Elle y trouve un accueil chaleureux, une proximité avec les enseignants et une atmosphère conviviale qui lui laisse encore aujourd’hui un souvenir inoubliable. Son adaptation à la vie lilloise s’est faite naturellement, sans même s’en rendre compte.

Des années d’études marquées par l’ouverture sur le monde

À l’Université de Lille, Bihter découvre bien plus que des cours : elle apprend à interroger le monde avec un regard critique, à manier l’argumentation et à cultiver sa curiosité intellectuelle. Elle garde en mémoire deux figures marquantes : Marion Muller, qui facilitait à l’époque le quotidien administratif des étudiants étrangers, et Marie-Josèphe Lussien-Maisonneuve, sa directrice de mémoire et urbaniste de renom, qui lui a ouvert les portes des archives de la Préfecture du Nord.
 Elle souligne également la taille humaine de l’Université de Lille, où l’on peut « tisser de véritables liens humains avec les enseignants et bénéficier de leur expérience » ainsi que l’excellence du département d’Histoire de l’art et du corps enseignant.

 Au-delà des amphithéâtres, Bihter s’est impliquée au café des étudiants étrangers, a donné des cours de danse orientale et s’est initiée aux danses latines — une passion qui l’a même conduite à apprendre l’espagnol. L’art, la culture, le mouvement : tout se tisse naturellement dans son parcours.

De Lille à Istanbul, un fil rouge : raconter

Après son retour en Turquie en 2004, Bihter n’exerce pas tout de suite comme historienne de l’art. Pendant quinze ans, elle met pourtant sa culture artistique au service de la communication de grandes maisons de luxe comme Chaumet, Tiffany & Co. ou Montblanc. Son fil rouge : l’art de raconter l’histoire de ces grandes marques et de donner vie à chacun de leurs objets. Un art du storytelling et un talent de conteuse acquis durant sa formation et qui l’ont depuis, toujours distinguée.

Vingt ans après la fin de ses études, elle signe enfin sa première exposition, sous le toit de l’Institut Français d’Istanbul. Aujourd’hui, elle dirige un média digital qui mêle durabilité, art, culture et luxe, et organise deux fois par an des Green Up Meetings pour valoriser la production intellectuelle et matérielle locale. En parallèle, elle continue de porter son regard de commissaire d’exposition sur la scène artistique contemporaine.

Une aventure humaine et culturelle inoubliable

Si elle devait résumer Lille en trois mots ? Convivialité, jeunesse, liberté. Bihter n’oublie pas les moments passés dans les bibliothèques, au cinéma,… mais aussi ses nombreuses escapades européennes. Avec son emplacement idéal au cœur de l’Europe, elle a ainsi pu visiter plusieurs pays sans se ruiner. 

Transmettre et accompagner à son tour

À celles et ceux qui rêvent de se lancer dans l’aventure, Bihter conseille de ne jamais hésiter à demander de l’aide — « car il y aura toujours quelqu’un pour vous aider à trouver une solution ». 

Elle recommande Lille et son université sans la moindre hésitation, à tout étudiant international en quête d’ouverture et de sens.

Mieux encore, elle se dit prête à accompagner à son tour ceux qui franchiront le pas, pour faire vivre cette chaîne d’entraide qui l’a tant portée.